Portrait : Laura PATIER, engagée pour l’amélioration qualité des formations internationales hybrides

Depuis septembre 2022 et pour toute l’année universitaire au cours de laquelle elle prépare un Master 2 Technologies de l’Education et de la Formation auprès de l’université Rennes 2, Laura assiste l’ingénieur pédagogique multimédia sur le développement et l’amélioration des formations internationales hybrides d’UN e-SEA. Pour UN e-SEA, c’est l’opportunité de confronter l’organisation de son offre de formation, aux dernières avancées des sciences de l’éducation.

 Laura, vous êtes chargée d’analyser le dispositif de formation hybride mis en place par UN e-SEA à Dakar. En quoi cela consiste-t-il ?
" Il s’agit d’observer la complémentarité entre la partie à distance et la partie en présentiel de la formation, afin de vérifier que cela correspond bien aux besoins et aux attentes des publics concernés. Concrètement, je développe une méthodologie de recherche et d’observation pour détecter les points de vigilance et proposer des pistes d’amélioration. J’ai préparé des outils de recherche (grilles d’entretien, questionnaire…) puis je me suis rendue sur place au centre Trainmar de Dakar pour rencontrer les acteurs. J’ai réalisé des visites, des observations de classes, et des entretiens avec l’équipe, mais aussi les étudiants et les alumni. J’ai aussi profité de mon séjour sur place pour organiser des séances de tutorat : utilisation de la plate-forme, connexion à la bibliothèque en ligne de Nantes université… "

 Comment vos études de master 2 vous aident-elle à accomplir cette tâche ?
" Ma formation m’apprend à développer un regard critique sur certaines notions ou certains concepts que l’on utilise au quotidien : la notion de formation à distance, la notion d’hybridation, la notion de formation ouverte…Ce qui m’apportent des éléments et des outils d’analyse des formations UN e-SEA, en référence à des travaux scientifiques existants. Le format Apprentissage me permet in fine de confronter la théorie et la pratique. "

 Comment la pratique, et notamment votre expérience au Sénégal, confronte-t-elle vos conceptions théoriques ?
" Au Sénégal, j’ai été confrontée à une autre culture de l’éducation, d’autres manières d’aborder les situations, d’autres rapports entre étudiants et enseignants. J’ai aussi découvert un véritable art de l’accueil et de l’intégration, car durant toute cette semaine j’ai ressenti une véritable appartenance à leur équipe. En matière de Sciences de l’éducation, cette expérience m’amène à me questionner sur les notions de « présence à distance », et sur les effets de l’éloignement physique dans le travail collaboratif de développement d’une formation. J’ai d’ailleurs décidé d’axer mon travail de recherche sur la coopération inter-acteurs pour la formation hybride. Je me questionne aussi beaucoup sur la prise en charge de l’interculturalité et la collaboration interculturelle dans le déploiement d’une offre de formation : qu’est-ce qui crée la pertinence pédagogique de notre formation pour le public sénégalais ? Déjà en termes de contenus, les références françaises côtoient les références sénégalaises. Quel en est l’intérêt, quelles en sont les limites ? Cela m’amène aussi à m’interroger sur l’insertion professionnelle des étudiants à l’issue d’une formation européenne, ainsi que sur leur employabilité au Sénégal. "

 Cette expérience professionnelle vous fait-il voir le milieu universitaire sous un autre angle ?
" Tout-à-fait ! En tant qu’étudiante, je n’avais pas conscience de tout le travail réalisé pour faire fonctionner une activité : planifier, penser en amont les méthodes de travail, développer et prendre soin de faire évoluer continuellement les pratiques…Dans mes missions, je suis en relation avec de nombreux interlocuteurs: l’équipe UN e-SEA bien sûr, mais aussi les services de scolarité, les responsables pédagogiques, ainsi que les enseignants que j’accompagne dans le développement de leur cours. Nous préparons actuellement un cours d’anglais pour la communication scientifique destiné à nos étudiants colombiens et ivoiriens. Là aussi, une belle expérience interculturelle en perspective ! "